Jean Genet.
La quatrième édition du Café littéraire manceau La Fabrique du Pré s'est tenue autours de Jean Genet.
Elle a réuni vingt-deux personnes, chiffre supérieur aux deux précédentes séances. De nombreux textes, très variés ont été lus. Une habituée nous a fait le don de chanter, a cappella, un extrait du Condamné à mort.
Il nous est impossible de concevoir que cette tenue se soit effectuée indépendamment d'un contexte politique national et international neutre. Après les évènements tragiques des sept et huit janvier dernier, la lecture de Genet, hantée par la question du mal, de la transgression, du meurtre, ne peut laisser quiconque indifférent.
Enfant de l'Assistance Publique, réprouvé, exclu, voleur dès ses dix ans, taulard, qui vécut très jeune et l'assuma la transgression homosexuelle, la marginalisation, Jean Genet incarne l'amour et le désir de l'autre. Il représente toujours le respect de la liberté non négociable, de l'être et de son comportement. Nulle censure d'aucune nature ne peut infléchir son œuvre, ses actes et sa pensée. Il fait partie de ceux qui, dans le présent, dans l'avenir, font et feront office de vigie.
Hors de tout ghetto, de position de clan, il est à la fois homosexuel, militant politique engagé pour la défense de "minorités" telles que les Arabes (Palestiniens), des Noirs (Black Panthers), et taulards de QHS. Il est l'apôtre de toutes les indépendances et de toutes les libertés.
En ces temps de terrifiante violence tribale, ethnique, religieuse et sociale, il n'en est que plus actuel.
Relisons donc Le Journal du voleur, Les Bonnes, Querelle de Brest, Dans l'atelier de Giacometti, Un captif amoureux, et l'apologie de Notre-Dame de Paris.
ALD & A(G)L
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